En 30 ans, le rosé est devenu un incontournable des tablées d’été. Avec une consommation qui a triplé depuis les années 80, le rosé s’est aujourd’hui imposé dans nos mœurs culinaires, se mariant à merveille avec une gastronomie aux saveurs simples mais authentiques.

Retour sur une montée en puissance de ce vin grâce à Régine Sumeire, la dame du Pétale de Rose.


La passion coule dans les veines de la famille Sumeire

Cela fait huit siècles que la famille de Régine Sumeire est installée au pied de la montagne de la Sainte-Victoire en Provence. Marchant dans les traces de son père et de son grand-père, Régine y fait pousser ses vignes depuis plusieurs décennies.

Pour Régine, comme pour ses ancêtres, la terre se respecte et les vins qui en sont issus n’en seront que meilleurs. C’est pour cela qu’elle a choisi de cultiver bio et même en biodynamie sur certaines passerelles avant que cela ne soit à la mode.

Pétale de Rose, le premier rosé clair de Provence

En 1985, Régine inventa cette fameuse couleur « Pétale de Rose », cette robe si pâle et délicate qui a influencé le monde entier et donné son nom à deux cuvées mythiques. Elle a eu l’idée de vinifier les grenaches noirs en baies entières, en utilisant un pressoir hydraulique de type coq. Le moût qui en découle est presque transparent, irisé d’un rose un peu fané. A l’arrivée, un résultat surprenant, long en bouche et aux arômes variés.

Régine Sumeire veut toujours faire mieux, et elle n’augmentera jamais le rendement de ses vignes si c’est au détriment de la qualité de son vin.

La production du rosé

Deux techniques coexistent aujourd’hui :

  • La première, celle suivie par Régine Sumeire, est dite de « pressée » ou de pressurage ». Il s’agit de presser le raisin presque immédiatement, la macération est très courte. Avec cette technique, l’on obtient des jus clairs et équilibrés.
  • La seconde s’appelle la saignée. Là, on « saigne » une cuve de futur rouge, pendant la macération, au moment où la couleur nous sied. Les vins seront en général plus colorés, plus structurés, et parfois moins délicats.

Les vignobles de Régine

A la Tour de l’Evêque, ce sont 78 ha de vignes dans la zone des collines des ‘Maurettes’, sur schistes, et 12 ha pour Barbeyrolles. Les vignes sont assez vieilles, puisque la moyenne d’âge est de 45 ans.

Les deux châteaux sont plantés de cabernet-sauvignon, de cinsault, de grenache, de syrah, de mourvèdre, de rolle, de sémillon et d’ugni-blanc. Le tout en bio, donc peu de cuivre et peu de soufre. Les vendanges sont manuelles, les levures sont indigènes, pas de goût de « bonbon anglais », tout est naturel. Pour les vinifications, on utilise des cuves inox pour les rosés, les blancs et les rouges classiques, on expérimente des jarres et des œufs en béton également, et pour la cuvée Noir & Or, c’est le bois qui est de mise.

A l’heure actuelle, la relève familiale est assurée par le neveu de Régine, Pierre-François de Bernardi.

La sélection de Rob

Côtes-de-Provence rosé « Pétale de Rose » 2018 du Château de la Tour de l’Evêque

Vin emblématique de Régine Sumeire, il est et reste l’un des meilleurs rosés de Provence. Long, dense sans être lourd, harmonieux et complexe, c’est un vin de gastronomie qui se marie à merveille avec des grillades de gambas ou de poulet, ou sur des petits farcis niçois, par exemple.

Côtes-de-Provence rouge « Noir & Or » 2013 du Château de la Tour de l’Evêque

Rouge ambitieux, ample et noble, c’est un grand vin de Provence, séveux et profond. Rien de tel qu’une daube ou une gardianne de taureau pour l’accompagner. Et, si vous attendez l’automne, il sera parfait avec les gibiers à poil.