Après les millésimes 2009 et 2010 qui ont fait tourner la tête des spéculateurs les plus fous, les vins de Bordeaux ont été oubliés un moment par les influenceurs et faiseurs de tendance. Des nouveautés alléchantes ailleurs sur la planète vin, un peu trop de bois et des millésimes moins charmeurs à Bordeaux, et le tour était joué. Bordeaux n’était plus tendance. Fort heureusement, si le vin n’échappe pas aux effets de mode, il ne repose pas que sur eux pour bâtir sa réputation. En Belgique en particulier, le consommateur est connaisseur. Il a donc continué à plébisciter les meilleurs vins de Bordeaux en se forgeant son opinion et en osant son propre goût. Ce faisant, il a également encouragé les producteurs à se remettre en question et à améliorer encore et toujours leur produit. Et le temps leur donne raison, car avec les millésimes 2015 et 2016, Bordeaux revient sur le devant de la scène, mode ou pas mode.

raisinLe millésime 2015

Toutes les conditions étaient réunies pour obtenir un grand millésime, et il est au rendez-vous. Les floraisons et nouaisons ont été précoces et rapides, ce qui facilite une fécondation efficace et homogène. Ensuite, le climat chaud et sec de juillet a stoppé la croissance des vignes avant la nouaison, mais pas de conditions trop extrêmes vu la présence d’eau en sous-sol. Les différents cépages sont ensuite arrivés facilement à maturité grâce au temps chaud et sec de mois d’août et septembre. Et finalement du beau temps, mais pas trop chaud durant les vendanges qui ont pu être planifiées à parfaite maturité. En résumé : on peut se ruer sur les vins de Bordeaux du millésime 2015.

Et la bonne nouvelle, c’est que le millésime 2016 s’annonce aussi bon !

La diversité bordelaise

Il y a quelques années, on regrettait parfois le côté trop uniforme du Bordelais. On avait alors en tête un profile unique de grands vins rouges, alliant fruit, bois et tanins bien marqués nécessitant quelques années de cave pour gagner en souplesse et complexité. Aujourd’hui, l’amateur attentif remarque la présence de nombreux types de vins de Bordeaux aux côtés des traditionnels grands crus, qui ne représentent pas plus de 2% de la production bordelaise. Crémant de Bordeaux, bordeaux blanc, bordeaux rosé, Clairet, bordeaux doux ou bordeaux liquoreux sont autant d’alternatives aux bordeaux rouges, qui eux-mêmes se déclinent dans différents styles selon les sols, les cépages et assemblages, les élevages et les goûts des vignerons. Pour forger votre propre expérience, n’hésitez pas à sortir des sentiers battus avec les vins de Olivier Cazenave du Château de Bel, les vins du Château Turcaud, les vins du Clos Puy Arnaud ou les vins du Château Peybonhomme-Les-Tours.

A partir de 10 euros

Oui, mais Bordeaux c’est si cher nous disent encore certains. Bien sûr, certains grands crus s’échangent à des prix particulièrement élevés, mais ce n’est que le bout du sommet de la pointe de l’iceberg. Un billet de 10 euros suffit déjà pour mettre la main sur une bouteille de bordeaux d’un très beau rapport plaisir/prix. Et si on passe la barre de la vingtaine d’euros, tout devient possible. Mettez le chef de notre cave au défi, il vous démontrera notre propos haut la main !