L’esprit familial chez Rob est bien ancré. De nombreux collaborateurs y entrent… et y restent pour longtemps. Par choix souvent, par passion toujours ! Comme Gladys, qui compte au nombre de deux seulement les fêtes de fin d’année (c’est son unité temps...) qui la séparent encore d’une retraite après plus de 40 ans au service de la gastronomie !


QUEL REGARD PORTES-TU SUR TA CARRIÈRE ?

GLADYS : J’ai commencé comme réassortisseuse en épicerie, puis je suis passée par les fruits et les fleurs. J’ai ensuite travaillé simultanément en crémerie et en charcuterie, avant de revêtir définitivement mon tablier côté charcuterie-traiteur. Un chemin qui a été possible parce que j’ai pu suivre des formations, et ensuite choisir ce qui me plaisait le plus. C’est vraiment un choix de passion que j’ai posé, mais sans doute qu’avoir à l’époque un mari qui travaillait à la boucherie m’a influencée…

EST-CE UN MÉTIER PLUS COMPLIQUÉ QUAND ON EST UNE FEMME OU PAS ?

GLADYS : C’est une profession exigeante. Quand j’ai commencé, j’étais sous la supervision d’une femme déjà, et elle était très rigoureuse. “Si je ne te fais pas de remarque, c’est que tu n’en vaux pas la peine !” me disait-elle. La rigueur est une qualité essentielle pour bien faire ce travail. C’est ce que je transmets aujourd’hui à ma jeune équipe que je sens très motivée à apprendre non seulement le métier mais aussi les règles de savoir-vivre : accueillir le client, l’écouter, lui présenter le produit,... ce sont des égards qui sont vraiment appréciés !

L’EXPERTISE NÉCESSAIRE EST-ELLE SECRÈTEMENT TRANSMISE OU S’ACQUIERT-ELLE PAR DES FORMATIONS ?

GLADYS : Aujourd’hui la transmission s’est élargie, même si certaines choses se communiquent encore confidentiellement des anciens vers la nouvelle génération. Les formations qu’on a la chance de recevoir jouent un rôle primordial. Tout comme les visites que l’on fait chez les petits producteurs d’ailleurs ! Je suis allée en Italie chez Dok Dall’Ava, ou en France chez le producteur de foie gras par exemple, et quand on comprend leur travail, on a envie de respecter leurs produits avant de les donner à ceux qui vont les déguster.

AU COMPTOIR CHARCUTERIE, LES PRODUITS SE FONT-ILS L’ÉCHO DES SAISONS ?

GLADYS : Nos maîtres charcutiers confectionnent des jambons, des pastramis, des hures, des terrines et des pâtés saisonniers bien sûr (en intégrant des fruits ou du gibier spécifiques par exemple) mais à part les produits festifs comme le boudin de Noël ou le foie gras, il n’y a pas une saison meilleure qu’une autre pour profiter des charcuteries. Ce sont des mets qui invitent en toute simplicité à la convivialité, au partage, à la bonne humeur. En tout cas, moi je m’en régale toute l’année, avec un gros faible pour le contrefilet de boeuf Holstein fumé, un pur délice aux notes de beurre qui fond sous le palais !